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Les pipes "sculptées machine" à Saint Claude

D 23 mai 2000     H 12:30     A Sébastien Canévet     C 0 messages


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Une production de pipes sculptées à la machine s’est développée à partir de la moitié du XIXem siècle. Essayons de nous y retrouver un peu.

Cet article sert un peu de table d’orientation au sein des rubriques et articles que je consacre à ce sujet.

Le précurseur est Joseph Dalloz, qui fabrique sa machine en 1863.

Il est imité par Louis Lamberthod, qui s’inspire de la machine de Dalloz pour construire la sienne au début du XXem siècle.

Attention, il est aisé de confondre les deux productions, car certains modèles sont particulièrement proches. Il existe deux séries de modèles originaux, généralement en zamac mais parfois en bois ou en plâtre.

Les modèles Dalloz
La première série provient de l’usine Aschenbrenner, qui l’a rachetée à Dessertine, neveu par alliance de Dalloz. Elle est composée de vingt-six modèles, aujourd’hui conservés au musée de la pipe de Saint-Claude
Les modèles Lamberthod
La seconde série avait été donnée à Monsieur Racine dans les années soixante dix, elle est composée de quarante modèles. J’ignore leur sort actuel.

Ces deux séries sont souvent confondues, d’autant plus que beaucoup de sujets sont communs aux deux séries, Bacchus, Voltaire, etc... Ce sont pourtant deux séries bien distinctes, on peut s’en rendre compte en les comparant soigneusement.

D’autres pipiers saint-claudiens se lancent également dans l’aventure, comme Aimé Besson, sans que je sache pour le moment si il a lui même fabriqué ses pipes sculptées ou si il a simplement terminé et commercialisé celles de Joseph Dalloz.

Il est difficile d’y voir claire, car d’une part certains personnages ont donné lieu à la fabrication de pipes extrêmement ressemblantes, et d’autre part les modèles ont été longtemps utilisés, voire dupliqués par d’autres et servent parfois encore.

 L’exemple des Bacchus de Dalloz et Lamberthod

Pour montrer pourquoi les confusions sont si fréquentes dans cette production, prenons l’exemple d’un modèle représentatif : le Bacchus. Dalloz en a fabriqué un très beau, dont voici le modèle en zamac et un exemplaire.

Modèle du Bacchus de Dalloz Un Bacchus Dalloz

(coll. personnelle)

Et voici la version proposée par Louis Lamberthod quelques années plus tard.

Modèle du Bacchus de Lamberthod Un Bacchus Lamberthod (coll. personnelle)

A première vue, la ressemblance est grande entre ces deux versions. Quelques différences de détail permettent cependant de les distinguer.

La plus simple à observer est la présence d’une grappe dans la chevelure, elle derrière l’oreille droite sur la Lamberthod alors qu’elle est derrière la gauche sur la Dalloz. Seuls trois grains sont figurés de l’autre côté.

La même comparaison pourrait être effectuée sur les autres modèles qui existent chez les deux fabricants.

 Le Bacchus de Roger Vincent

Et ce n’est pas fini, car Roger Vincent a continué jusqu’à récemment à fabriquer un Bacchus basé sur le modèle de Dalloz/Dessertine/Aschenbrenner. En voici un exemplaire signé "Vincent"

(Cette pipe ne rend pas justice au talent de Roger Vincent, car il s’agit de sa gamme basse, vendue moins de cent euros, ce qui explique le côté un peu grossier du "peignage" par rapport aux pipes précédentes. Il est capable de faire beaucoup mieux.)

Roger Vincent utilisait un pantographe moderne, susceptible de lui permettre de réaliser des pipes de tailles différentes à partir du même modèle.

 Le Bacchus FBC

Autre exemple de réutilisation du modèle Dalloz pour produire une pipe signée FBC. Remarquez le "peignage" très quelconque de cet exemplaire. C’est un peu étonnant car FBC a également produit des pipes sculptées de très belle qualité.

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